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Le poids de l’inconscient 🌙 Le rêve, cette vérité maquillée
On les dit irrationnels, absurdes, farfelus. Et pourtant, c’est peut-être dans les rêves que l’inconscient s’exprime avec le plus de liberté. Quand le conscient dort, l'inconscient à ainsi tout le loisirs de s'exprimer. Les rêves nous parlent dans une langue étrange, pleine de symboles, de glissements, d’associations surprenantes. Rien n’y est jamais direct. Tout est métaphore. Mais rien n’est gratuit.
Freud disait : « Le rêve est la voie royale vers l’inconscient. ». Et pour cause : la nuit, les censures tombent. Le langage du jour s’efface. Et une autre vérité peut se dire.
Un rêve peut éclairer un conflit enfoui.
Il peut traduire une peur qu’on n’a pas voulu nommer.
Il peut mettre en scène un désir inavoué, ou une décision que l’on refoule.
Rêver, c’est laisser parler ce que l’on tait.
Dans une cure psychanalytique, le rêve n’est pas un oracle. Il est un fil. Un point de départ. Une énigme à dérouler. Et souvent, il contient en lui la question que le conscient ne sait pas encore formuler.
Comprendre ses rêves, c’est parfois oser se regarder autrement.
« La psychanalyse, c’est parler pendant 10 ans sans que rien ne change. »
C’est l’un des préjugés les plus coriaces que j’entends : la psychanalyse serait une boucle interminable, un bavardage stérile, une immobilité organisée. Et pourtant...
Après dix ans de psychanalyse, je peux témoigner : ce n’est pas une stagnation, c’est une métamorphose.
On ne sort pas transformé d’une seule séance. Mais un jour, on réalise que quelque chose en nous a bougé. Que des choix que l’on repoussait deviennent naturels. Qu’on ne tolère plus ce qui nous pesait. Qu’on s’autorise à dire non. À dire je. À dire stop.
La psychanalyse est un processus qui agit en profondeur, souvent en silence. Dans ce monde actuelle où l'on valorise la rapidité, le résultat immédiat... la psychanalyse peut paraitre décalée. Aujourd'hui, tout doit aller vite : nos décisions, nos succès, nos transitions personnelles comme professionnelles. Il faut produire, optimiser, rentabiliser — même nos émotions, même nos évolutions. La psychanalyse ne répond pas à une logique de performance, mais à celle de l’élaboration. C'est est un processus qui agit en profondeur. Et parce que c'est profond, c'est durable : Ce que l’on élabore avec patience devient une part intégrée de soi. Et ce qui s’intègre en profondeur, ne se défait pas au premier choc.
Ce qui semblait anodin, ou confus, devient limpide. Ce que l’on croyait ancré à jamais peut être réinventé.
C’est une véritable liberté intérieure qui s’installe, sans lutte. Une légèreté nouvelle. Et cette liberté-là est une des plus précieuses que je connaisse.
Le coût du silence au travail
Ce que vous ne dites pas au travail… vous le payez ailleurs.
Ce silence a un prix. Il peut devenir un poison lent, qui s’infiltre dans la relation aux autres, dans la confiance en soi, dans la perception que l’on a de sa place. Ce que l’on tait ne disparaît pas. Cela s’imprime, s’accumule, déborde ailleurs : dans le corps, dans le sommeil, dans l’agacement chronique ou la démotivation profonde.
En coaching, nous travaillons à remettre du mouvement là où la parole est restée figée. À nommer sans exploser, à poser des limites sans culpabiliser, à reprendre la responsabilité de son espace.
Se taire, parfois, c’est survivre. Mais parler, quand c’est possible, c’est commencer à revivre.
Et si ce n’était pas un oubli ?
Vous avez déjà oublié un rendez-vous important ? Envoyé un message à la mauvaise personne ? Perdu vos mots au pire moment ?
Ces petits dérapages qu’on appelle « actes manqués » ne sont pas des accidents insignifiants. En psychanalyse, ils sont vus comme des manifestations de l’inconscient. Un mot glissé à la place d’un autre, un nom échappé, une erreur qui semble idiote mais qui, en réalité, dit quelque chose de ce que vous ne voulez pas dire.
Nous croyons contrôler ce que nous exprimons. Mais parfois, ce que nous disons sans le vouloir est plus révélateur que ce que nous avions préparé. Ces ratés sont comme des fenêtres entrouvertes. Ils nous parlent de nos désirs enfouis, de nos conflits internes, de ce qui cherche à se dire malgré nous.
Dans une séance, un acte manqué peut devenir une clé. Il peut éclairer une tension, une peur, une vérité qui se fraye un passage discret, mais déterminé. Et si nos oublis étaient en fait des messages ?
Pourquoi ça recommence toujours ?
Il y a des scénarios qui reviennent sans cesse. Des histoires d’amour qui se ressemblent. Des tensions qui ressurgissent dans chaque équipe. Des choix qu’on croit nouveaux, mais qui portent le parfum du déjà-vu.
En psychanalyse, on appelle cela la répétition. Ce phénomène étrange où l’on rejoue, encore et encore, les mêmes trames — comme si quelque chose en nous cherchait une issue qui n’a jamais eu lieu.
La répétition inconsciente, ce n’est pas de la malchance. Ce n’est pas une preuve d’échec. C’est une tentative. L’expression d’un savoir silencieux qui espère, sans le dire, qu’un jour, le déroulement changera.
Ce que nous répétons est souvent lié à une scène fondatrice, une blessure ancienne, un attachement mal digéré. Et tant que ce noyau reste inconscient, il agit à notre insu.
Mais quand on accepte de le regarder, de le comprendre, alors on se libère. On cesse de rejouer pour commencer à vivre.
Quel scénario avez-vous l’impression de répéter… et que vous aimeriez transformer ?
🎯 Sois parfait : quand l’exigence devient enfermante
"Tu peux mieux faire."
"C’est bien, mais ce n’est pas encore assez."
Si vous avez grandi avec ce genre de phrases, il y a des chances que le driver "Sois parfait" vous accompagne dans votre vie professionnelle.
Ce driver pousse à toujours en faire plus. À éviter les erreurs. À viser l’excellence. A avoir peur de se tromper. À relire dix fois un mail. À rendre un projet "presque fini"… jamais terminé.… au prix de l’épuisement ou du doute chronique.
En coaching, ce driver se manifeste par une difficulté à déléguer, à se lancer sans tout maîtriser, ou à se sentir satisfait de ce que l’on fait. L’impression de n’en faire jamais assez. Et avec elle, une fatigue de fond, une anxiété constante.
Sortir du "Sois parfait", ce n’est pas renoncer à faire bien. C’est apprendre à faire juste. À se donner le droit d’essayer, de progresser, d’être imparfait… et humain.
Le mythe du parent parfait
Elle faisait tout “comme il faut”. Elle lisait des livres. Faisait des purées maison. S’excusait quand elle criait. Multipliait les to do list
Elle disait “je t’aime” plusieurs fois par jour. Et culpabilisait malgré tout, chaque soir. Elle croyait qu’aimer, c’était ne jamais se tromper. Ne jamais s’absenter. Ne jamais douter. Elle espérait au fond d'elle qu’un jour, son enfant dirait : “Tu as été parfaite.” Mais un jour, cet enfant, devenu adulte, a dit autre chose.
Il a dit : “Même si tu as fait des erreurs, Tu étais là. Et ça, c’était suffisant.”
Elle fut dévastée. Mais pas parce qu’elle a échoué.
Parce qu’elle découvrit qu’elle aurait pu être plus légère, plus vivante, plus vraie… et que personne ne le lui avait dit.
Le parent parfait n’existe pas.
Mais le parent présent, oui.
Le parent sincère, cohérent dans ses ratés, capable de réparer, d’écouter, de grandir en même temps que l’enfant.
Ce post est pour toutes celles et ceux qui s’en veulent de ne pas faire mieux, alors que ce qu'ils font est déjà immense.
📩 Si ce sujet vous traverse, on peut en parler.
💪 Sois fort : quand la vulnérabilité devient un tabou
"Tiens bon."
"Ne te plains pas."
"Montre que tu gères."
Le driver "Sois fort" pousse à tout porter seul, à masquer les émotions, à traverser les tempêtes sans un mot. Il naît souvent d’un contexte où la fragilité n’était pas permise, où l’expression de la peine ou du doute était vue comme un danger ou un fardeau pour les autres.
Ce mécanisme devient une armure. Il protège, mais il isole. Il donne l’illusion de la maîtrise, mais coupe du lien. Il rend difficile l’accès à l’aide, à la tendresse, à la reconnaissance de ses limites.
En coaching, ce driver se manifeste par une posture de performance constante, une difficulté à verbaliser ses besoins, une suradaptation émotionnelle. Et souvent, une fatigue immense derrière un masque de contrôle.
Sortir du "Sois fort", ce n’est pas devenir fragile. C’est reconnaître qu’il y a de la force dans l’authenticité. C’est apprendre à dire : "j’ai besoin", sans perdre sa valeur. C’est redécouvrir que l’on peut être soutenu sans être dévalorisé.
Et vous, qu’est-ce que vous vous interdisez de montrer par peur de paraître faible ?
🚧 Pourquoi on arrête quand ça commence à bouger ?
Il y a ce moment étrange où l’on sent qu’un cap est en train de se franchir… et pourtant, on freine. On abandonne un projet. On sabote un lien qui devenait porteur. On repousse une séance.
C’est souvent là que surgit ce qu’on appelle la résistance.
La résistance, ce n’est pas un refus volontaire de changer. C’est une forme de protection. L’inconscient, confronté à une transformation en marche, active un garde-fou. Parce que tout changement, même salutaire, est une perte : de repères, d’illusions, d’identités familières.
Parfois, on préfère rester dans un inconfort connu que de plonger dans l’inconnu. On ralentit, on recule, sans trop savoir pourquoi.
En psychanalyse, on ne force pas ce mouvement d'auto sabotage. On l’accueille. Car il fait partie du processus. Comprendre ses résistances, c’est comprendre ce qu’on cherche à préserver — et pourquoi il est si difficile de le laisser partir.
Et quand on cesse de lutter contre sa propre résistance, elle perd de sa force.
Avez-vous déjà senti un changement venir… et mis un frein, sans trop savoir pourquoi ?
😊 Fais plaisir : quand l’approbation devient une prison
Dire oui trop souvent. Être apprécié. Éviter le conflit. Le driver "Fais plaisir" nous pousse à répondre aux attentes… au détriment des nôtres.
Il nous fait croire que l’amour se mérite par la conformité. Que dire non, c’est décevoir. Alors on s’oublie, on arrondit, on s’efface. Et parfois, à force de vouloir être aimé, on finit par ne plus savoir ce que l’on veut vraiment.
Mais derrière ce besoin de plaire, il y a souvent une peur : celle du rejet, du conflit, de l’abandon. C’est une stratégie d’adaptation, forgée très tôt, pour rester en sécurité relationnelle. Mais elle peut devenir une source d’invisibilité et de frustration.
En coaching, travailler ce driver, c’est réapprendre à dire oui… à soi. À poser des limites sans culpabiliser. À différencier l’amour véritable de l’approbation conditionnelle. Et à se sentir libre d’exister… même quand on déplaît.
⏱️ Dépêche-toi : quand tout devient une urgence
"Vite, vite, vite."
Ce driver-là pousse à courir, à faire plus vite, à éviter le vide. Il transforme le quotidien en course contre la montre… même quand rien ne presse.
Ce comportement est souvent applaudi dans le monde professionnel : réactivité, multitâche, efficacité. Mais à quel prix ? Derrière cette précipitation, il y a parfois une peur sourde de ne pas être à la hauteur, d’être dépassé, de perdre le contrôle. Ou encore une croyance ancrée : « Si je ralentis, je deviens inutile ».
En coaching, "Dépêche-toi" se traduit par un stress chronique, une incapacité à savourer, et parfois un sentiment d’impatience envers soi et les autres. C’est un rythme imposé par une urgence intérieure, pas par la réalité.
Sortir du "Dépêche-toi", c’est apprendre à habiter le présent. À respirer. À exister autrement que dans l’urgence. C’est redécouvrir qu’on peut être efficace sans être pressé. Et que parfois, la vraie urgence, c’est de ralentir.
👨⚖️ Le surmoi : cette voix qui vous juge
Nous avons tous cette petite voix intérieure qui commente, juge, compare, critique. Parfois douce, souvent sévère. Elle nous pousse à faire « ce qu’il faut », à bien faire, à ne pas déranger, à correspondre à ce qu’on attend de nous.
En psychanalyse, cette instance s’appelle le surmoi.
C’est une sorte de juge intérieur, formé très tôt dans l’enfance, à partir de ce que l’on a reçu comme interdits, normes, valeurs, injonctions. Il est nourri par ce que nos parents nous ont transmis — consciemment ou non — mais aussi par l’école, la société, les figures d’autorité.
Le surmoi a une fonction essentielle : il nous structure, nous empêche de transgresser certaines limites fondamentales. Mais lorsqu’il est trop rigide ou trop sévère, il peut devenir source de souffrance. Il peut faire taire nos désirs, culpabiliser nos besoins, étouffer notre spontanéité.
Reconnaître le surmoi à l’œuvre, c’est commencer à distinguer ce qui vient vraiment de soi… de ce qui a été intégré sans être digéré.
🎢 Fais des efforts : quand l’action devient une obligation
Le driver "Fais des efforts" pousse à croire que seule la difficulté donne de la valeur. Il invite à la lutte permanente, à la sueur, à la tension. Si c’est fluide… c’est suspect.
Souvent, ce mode de fonctionnement vient d’un apprentissage précoce : il faut en baver pour réussir. Il faut mériter chaque chose. Il faut travailler plus que les autres pour être à la hauteur. Alors on met de l’énergie partout, même là où ce n’est pas nécessaire.
Ce driver peut devenir piégeant : il valorise la complexité, il entretient la fatigue, il empêche de célébrer les petites victoires. Il crée un lien direct entre effort et légitimité, comme si la facilité était un signe de triche.
En coaching, on explore ce mécanisme pour le déconstruire, pas pour encourager la paresse, mais pour réhabiliter l’élégance de la simplicité. Parfois, avancer sans tension, c’est aussi faire preuve de justesse.
Sortir de "Fais des efforts", ce n’est pas renoncer à l’engagement. C’est découvrir qu’on peut avancer sans s’épuiser. Et qu’un chemin peut être exigeant sans être douloureux.
Ce driver résonne avec le mythe de Sisyphe : cet homme condamné à faire rouler éternellement un rocher en haut d’une colline, pour le voir redescendre à chaque fois. Une tâche sans fin, sans apaisement. Beaucoup vivent leur quotidien professionnel sur ce mode, en pensant que le mérite ne s’acquiert qu’au prix de l’épuisement. Illusoire, car souvent ce driver est intimement lié au syndrome de l'imposteur. Autrement dit, il faut faire des effort et souffrir pour être à la hauteur, mais comme on ne se sent jamais légitime, la boucle est sans fin...
Mais on peut se construire autrement qu’en poussant un rocher intérieur jour après jour. On peut créer une trajectoire qui laisse aussi une place à la joie, à la fluidité, au plaisir. C’est découvrir qu’on peut avancer sans s’épuiser.
Et vous, quand avez-vous senti que vous rendiez les choses plus dures qu’elles ne l’étaient ?
🧬 L’identification : quand je deviens l’autre, sans le savoir
Enfant, nous avons tous emprunté quelque chose de ceux qui nous ont entourés. Une manière de parler, de penser, de voir le monde. C’est ce que la psychanalyse appelle l’identification.
L’identification est un mécanisme inconscient par lequel nous intégrons des traits, des valeurs, des façons d’être de figures importantes (parents, éducateurs, figures d’autorité…). C’est une étape essentielle de la construction de soi. Elle nous aide à nous structurer.
Mais parfois, ce que l’on prend pour soi ne vient pas vraiment de nous. Nous pouvons nous rendre compte que certaines exigences, certains rêves, certaines colères même, ne nous appartiennent pas. Elles sont héritées. Transmises. Et parfois, elles pèsent.
En séance, il arrive qu’un patient découvre que son besoin de performance vient d’un parent admiré — ou redouté. Qu’un interdit enfoui bloque un désir qui lui est propre. Qu’il pense vivre sa vie… alors qu’il rejoue une loyauté invisible.
Identifier ses identifications, c’est un moment clé d’un travail psychanalytique. C’est là que commence la différenciation. Là que se dessine la possibilité de choisir ce que l’on garde… et ce que l’on rend.
🔁 Le refoulement : ce que l’on enfouit, mais qui revient
Certaines émotions, certains souvenirs ou désirs sont trop douloureux ou trop inacceptables pour être reconnus. Alors notre psychisme les repousse hors de notre conscience. C’est ce que la psychanalyse appelle le refoulement.
Mais ce qui est refoulé ne disparaît pas. Il agit en silence. Il revient sous d'autres formes : symptômes physiques, angoisses, comportements que l'on ne comprend pas toujours, réactions démesurées, rêves agités…
Le refoulé revient toujours. C’est même l’un de ses traits les plus frappants.
Ce retour peut être déconcertant. Il nous fait dire « je ne comprends pas pourquoi je réagis comme ça », ou « je pensais avoir réglé ça ». En réalité, c’est une part de nous qui cherche à revenir à la surface, pour enfin être pensée, reconnue, digérée.
La psychanalyse ne force pas ce retour. Elle l’accompagne. Elle permet de mettre des mots sur ce qui n’a pas encore pu se dire. Et parfois, le simple fait de reconnaître ce refoulé permet de lever un poids ancien.
Et vous, vous est-il déjà arrivé de ressentir une émotion ou une réaction qui semblait disproportionnée… mais qui, avec du recul, parlait d’une histoire plus ancienne ?

